Alors que le Championnat MOTUL FIM World Superbike 2024 entre dans la seconde moitié de l'année, c'était le bon moment pour réunir divers représentants du paddock pour avoir leur avis sur la première moitié de la saison. 2024 a déjà été une année gagnante pour Kawasaki avec Alex Lowes (Kawasaki Racing Team WorldSBK) et le directeur de l'équipe, Guim Roda, s'est montré malgré les limitations auxquelles l'équipe est confrontée en termes de puissance moteur. Il a donné un aperçu général de 2024, a commenté ce qui aurait pu se passer si Jonathan Rea était resté et a donné quelques détails sur le premier grand changement visuel du projet Bimota de 2025.
2024 À CE JOUR : « Nous maximisons le matériel dont nous disposons »
Après sept courses, l’année 2024 a été meilleure que la saison 2023 au même moment pour le KRT. Roda a évalué comment ça se passe : « Techniquement, nous pouvons considérer cela comme une amélioration par rapport au passé mais quand même, l’objectif est de rester devant. Nous devons être réalistes ; nous avons certaines limites en termes de puissance et de performances du moteur, car la moto est la plus ancienne et nous devons faire face à cela et faire de notre mieux. Lors de la Course 1 à Portimao, nous avons vu Alex perdre beaucoup de positions dans la ligne droite et il a dû rattraper du temps dans le reste du circuit. Dans l’ensemble, nous sommes très satisfaits car nous maximisons le matériel dont nous disposons. Nous pouvons néanmoins nous améliorer, c’est toujours possible mais nous devons trouver un moyen. Avec Axel, il avance petit à petit ; il comprend comment piloter la moto et comment améliorer les secteurs, dans l'ensemble nous sommes assez satisfaits de l'évolution des pilotes et du travail d'équipe et nous sommes heureux de faire partie du spectacle. Il nous manque encore un peu en fin de course mais nous sommes plutôt contents. »
« Nous pourrions introduire les pièces que nous avions préparées l’année dernière en superconcession, mais ce n’est rien par rapport à la puissance réelle dont nous avons besoin. Bien sûr, c’est une aide, mais nous avons progressé dans d’autres domaines pour compenser cela. Nous avons beaucoup travaillé sur l’électronique, la suspension, le réglage de la moto en fonction des nouveaux pneus, un peu de polissage sur le moteur selon les règles. Il y a beaucoup de travail à faire, pas seulement dans un seul domaine. Nous avons fait des choses et aussi, les pilotes – un point plus important – en tirent le maximum. Cette saison est toujours en cours et nous devons travailler en parallèle, en préparant 2025 et de tout ce que nous devons faire, mais aussi, en ne perdant pas de vue 2024 car l’objectif est d’être dans le top 3 et c’est possible. Nous nous battrons pour cela, nous ne nous relâcherons pas et il reste encore beaucoup de choses à faire. Nous utiliserons les tests pour faire les progrès nécessaires. »
SI JONNY ÉTAIT RESTÉ EN VERT ? « Nous utilisons la moto d’une autre manière… Une question très complexe à laquelle répondre »
Avec Kawasaki qui progresse et Jonathan Rea qui a mis fin à son accord avec l’équipe pour rejoindre Yamaha, ce qui a vu le n°65 en difficulté au premier semestre 2024, la question de « ce qui aurait pu se passer » a été un sujet de discussion : « C’est difficile à dire. Jonny était habitué à piloter la moto d’une certaine manière et maintenant, nous extrayons le potentiel de la moto d’une autre manière. Je ne sais pas mais c’est difficile de répondre. Même l’année dernière, Alex était très proche ou au même niveau que Jonny en termes de vitesse et il lui manquait simplement la régularité, pas la vitesse elle-même. Cette année, il a amélioré sa régularité, donc quand on peut piloter la moto et faire le chrono qu’elle permet, il faut travailler sur la régularité. Nous avons un peu amélioré la vitesse par rapport à l’année dernière, mais Alex a plus de régularité. La seule façon de répondre équitablement à cette question est d’avoir les deux sur la même moto et de répondre ensuite, mais alors, on pourrait poser la même question avec Toprak et Jonny chez Yamaha. La moto doit être bien adaptée au pilote, le pilote doit comprendre comment en tirer le meilleur parti, c'est donc une question très complexe à laquelle répondre. »
LE GARAGE SANS UN SEXTUPLE CHAMPION DU MONDE : « C'est toujours une façon plus confortable de travailler lorsque les attentes sont moindres »
Après avoir commenté au début de 2024 que les attentes seraient naturellement moindres, Roda a déclaré à propos de l'impact que cela a eu au sein de la box : « C'est toujours une façon plus confortable de travailler lorsque les attentes sont moindres et c'est sûr, avec un sextuple Champion du Monde dans l'équipe, les attentes sont très élevées et cela met beaucoup de pression pour travailler dessus. En faisant le même travail ou un très bon travail cette année, nous avons été plus conservateurs dans les attentes, donc cela rend les résultats que nous obtenons dignes et les gens sont plus heureux car nous sommes sur la voie de l'objectif que nous nous sommes fixé au début de l'année. Il y a une pression quand on prend un coureur comme Jonny, Toprak ou Alvaro qui ont déjà été Champions du Monde et ils ne peuvent pas être moins bons que ça. Avec Alex, nous construisons une bonne base solide et aussi avec Axel, alors on verra où on peut arriver. »
LA PREMIÈRE ANNÉE DE BASSANI : « Un podium pourrait être un objectif réaliste pour Axel, il a la capacité d’aller vite »
En fixant les objectifs de la nouvelle recrue « El Bocia », Roda estime qu’un podium est à sa portée : « Un podium pourrait être un objectif réaliste pour Axel, pourquoi pas ? Il montre de plus en plus de vitesse petit à petit. Il a la capacité d’aller vite mais doit encore apprendre quand et comment. Il est sur la bonne voie avec de nombreuses courses à disputer et lorsque les températures baissent, nous avons un peu plus de possibilités d'être à l’avant. Lorsque nous perdons l’adhérence des pneus, nous ne pouvons pas tirer le meilleur parti de la moto car nous perdons de l’adhérence dans les virages, il est alors difficile de tirer profit de la puissance du moteur. Avec de bonnes conditions d’adhérence, nous pouvons extraire tout le potentiel du châssis et de la moto et pourquoi pas, lors des prochaines manches, faire un pas de plus et nous rapprocher. À Portimao, dans les conditions chaudes, nous étions proches des meilleurs et nous travaillons de manière positive. Voyons ce que nous pouvons faire. »
BIMOTA ET 2025 : « La moto ne sera pas verte… Nous aurons plus de domaines à couvrir avec de nouveaux rôles »
Parlant de 2025 et du projet Bimota, Roda est resté muet mais nous a donné quelques détails : « La moto ne sera pas verte ! Ce sera une machine agréable à piloter et je suis sûr que les fans apprécieront vraiment ce défi que Kawasaki a décidé de relever. Il s'agit d'apporter une nouvelle marque au Championnat et se concentrer sur le Superbike, mais je ne peux pas trop en dire plus. Il y aura des améliorations au sein de l'équipe et nous aurons plus de domaines à couvrir avec de nouveaux rôles, mais cela est lié à la recherche des bonnes personnes pour le faire, au budget… Nous avons une liste de choses à améliorer mais nous devons travailler étape par étape avec Kawasaki et les sponsors pour voir comment il est possible de grandir. »
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